
SOMOS HUÉSPEDES DESCONOCIDOS
Somos huéspedes desconocidos
en la casa del mundo
el mar la ola el escollo
el navegante descubriendo
la ausencia de boyas
somos el ojo que ve el ojo
y la visión que nos borra
somos aquello que miramos
en el fondo de los ojos
y que sabe que somos
somos lo único y el número
la cosa y su contrario
la multiplicación de lo visible
el ojo abierto sobre lo invisible
somos la sombra de la sombra
que entre la oscura claridad del sueño dormita
somos la huella sobre la arena
somos cada letra del alfabeto
somos el oráculo y el homenaje
la máscara suspendida en el árbol
el templo y el objeto ofrecido
a la luz muerta del templo
somos la pregunta
que no exige respuesta
somos la pregunta y la respuesta
ya que ellas no suman más que uno
somos el círculo
que se crea él mismo ad infinito
caminamos a grandes pasos en los dos sentidos
el calendario de los hombres
como una escala del horizonte
antes de ser invitados a franquear
de un salto el vacío que nos separa
de nuestro nacimiento
oscilando entre ebriedad y terror
somos eso que sabemos
y aquello que ignoramos
lloramos lágrimas de ámbar
somos la primera y la última palabra
la estrofa y el canto
y la boca que deseamos
aferrar a la cara del silencio
somos la mano insumisa
que traza el signo
el vértigo delante del abismo
abierto por el poema
cuando una palabra en nosotros duda ser dicha
alcanzamos la soledad más íntima
somos el paso y la marcha
el camino y la vía
y el último umbral que franquearemos
somos el lugar donde termina el mundo
aquel donde comienza.
Amina Saïd- Túnez
Traducción: Rafael Patiño
*****
NOUS SOMMES LES HÔTES INCONNUS
Somos huéspedes desconocidos
en la casa del mundo
el mar la ola el escollo
el navegante descubriendo
la ausencia de boyas
somos el ojo que ve el ojo
y la visión que nos borra
somos aquello que miramos
en el fondo de los ojos
y que sabe que somos
somos lo único y el número
la cosa y su contrario
la multiplicación de lo visible
el ojo abierto sobre lo invisible
somos la sombra de la sombra
que entre la oscura claridad del sueño dormita
somos la huella sobre la arena
somos cada letra del alfabeto
somos el oráculo y el homenaje
la máscara suspendida en el árbol
el templo y el objeto ofrecido
a la luz muerta del templo
somos la pregunta
que no exige respuesta
somos la pregunta y la respuesta
ya que ellas no suman más que uno
somos el círculo
que se crea él mismo ad infinito
caminamos a grandes pasos en los dos sentidos
el calendario de los hombres
como una escala del horizonte
antes de ser invitados a franquear
de un salto el vacío que nos separa
de nuestro nacimiento
oscilando entre ebriedad y terror
somos eso que sabemos
y aquello que ignoramos
lloramos lágrimas de ámbar
somos la primera y la última palabra
la estrofa y el canto
y la boca que deseamos
aferrar a la cara del silencio
somos la mano insumisa
que traza el signo
el vértigo delante del abismo
abierto por el poema
cuando una palabra en nosotros duda ser dicha
alcanzamos la soledad más íntima
somos el paso y la marcha
el camino y la vía
y el último umbral que franquearemos
somos el lugar donde termina el mundo
aquel donde comienza.
Amina Saïd- Túnez
Traducción: Rafael Patiño
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NOUS SOMMES LES HÔTES INCONNUS
nous sommes les hôtes inconnus
dans la maison du monde
la mer la vague l'écueil
le navigateur découvrant
l'absence de balises
nous sommes l'œil qui voit l'œil
et la vision qui nous efface
nous sommes ce que nous regardons
au fond des yeux
et qui sait que nous sommes
nous sommes le nombre et l'unique
la chose et son contraire
la multiplication du visible
l'œil ouvert sur l'invisible
nous sommes l'ombre de l'ombre
qui dans l'obscure clarté du rêve sommeille
nous sommes la trace sur le sable
nous sommes chaque lettre de l'alphabet
nous sommes l'oracle et l'hommage
le masque suspendu à l'arbre
le temple et l'objet offert
à la lumière morte du temple
nous sommes la question
qui n'appelle pas de réponse
nous sommes la question et la réponse
lorsqu'elles ne font qu'un
nous sommes le cercle
qui se crée lui-même à l'infini
nous arpentons dans les deux sens
le calendrier des hommes
telle une échelle d'horizon
avant d'être invités à franchir
d'un bond le vide qui nous sépare
de notre naissance
oscillant entre ivresse et terreur
nous sommes ce que nous savons
et ce que nous ignorons
nous pleurons des larmes d'ambre
nous sommes le premier et le dernier mot
la strophe et le chant
et la bouche que nous voulons
accrocher à la face du silence
nous sommes la main insoumise
qui trace le signe
le vertige devant l'abîme
ouvert par le poème
qu'une parole en nous hésite à se dire
nous atteignons le plus intime de la solitude
nous sommes le pas et la marche
le chemin et la voie
et l'ultime seuil que nous franchirons
nous sommes le lieu où finit le monde
celui où il commence
Amina Saïd- Túnez
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dans la maison du monde
la mer la vague l'écueil
le navigateur découvrant
l'absence de balises
nous sommes l'œil qui voit l'œil
et la vision qui nous efface
nous sommes ce que nous regardons
au fond des yeux
et qui sait que nous sommes
nous sommes le nombre et l'unique
la chose et son contraire
la multiplication du visible
l'œil ouvert sur l'invisible
nous sommes l'ombre de l'ombre
qui dans l'obscure clarté du rêve sommeille
nous sommes la trace sur le sable
nous sommes chaque lettre de l'alphabet
nous sommes l'oracle et l'hommage
le masque suspendu à l'arbre
le temple et l'objet offert
à la lumière morte du temple
nous sommes la question
qui n'appelle pas de réponse
nous sommes la question et la réponse
lorsqu'elles ne font qu'un
nous sommes le cercle
qui se crée lui-même à l'infini
nous arpentons dans les deux sens
le calendrier des hommes
telle une échelle d'horizon
avant d'être invités à franchir
d'un bond le vide qui nous sépare
de notre naissance
oscillant entre ivresse et terreur
nous sommes ce que nous savons
et ce que nous ignorons
nous pleurons des larmes d'ambre
nous sommes le premier et le dernier mot
la strophe et le chant
et la bouche que nous voulons
accrocher à la face du silence
nous sommes la main insoumise
qui trace le signe
le vertige devant l'abîme
ouvert par le poème
qu'une parole en nous hésite à se dire
nous atteignons le plus intime de la solitude
nous sommes le pas et la marche
le chemin et la voie
et l'ultime seuil que nous franchirons
nous sommes le lieu où finit le monde
celui où il commence
Amina Saïd- Túnez
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Link a un archivo de audio en la voz de Amina Saïd
http://lyrikline.org/index.php?id=162&L=1&author=as04&show=Poems&poemId=1332&cHash=ec88ed0605
3 comentarios:
Un gran poema sin duda, gracias por la compartición, abrazos
Qué gran poema! Gracias.
Ronald y Julie, gracias por vuestras palabras.
Verdaderamente Amina Saïd es una poeta sobresaliente en todos los aspectos.
Un abrazo
Ana
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